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Parmi les méthodes utilisées pour prolonger le plaisir sexuel, vous avez peut-être déjà entendu parler de l’injaculation. De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce vraiment bénéfique ? Quel est mon avis sur le sujet ? Faisons le point sur « l’orgasme à sec ».
Quelles sont les origines de l’injaculation ?
L’injaculation est une technique d’origine orientale connue depuis plusieurs siècles. Elle fait partie du sexe tantrique. Elle a été remise en avant il y a quelques années par un célèbre maître taoïste du nom de Mantak Chia. Dans son ouvrage L’homme multi-orgasmique, il explique en détail comment utiliser cette pratique ancestrale.
L’injaculation consiste à bloquer le jet de sperme, à faire en sorte que l’éjaculation n’ait pas lieu. Il s’agit, plus précisément, d’empêcher la contraction réflexe de la prostate qui précède l’expulsion du sperme par l’urètre, en utilisant une technique que nous allons détailler juste après.
Comment pratiquer l’injaculation ?
Je n’ai jamais pratiqué l’injaculation moi-même. Les explications qui vont suivre sont donc issues de mes différentes recherches sur le sujet.
La pratique de l’injaculation repose, tout d’abord, sur la maîtrise du muscle pubo-cocyggien, appelé aussi muscle PC. Le muscle pubo-cocyggien se situe au niveau du périnée, entre l’anus et les testicules. Pour mieux le visualiser, il vous suffit de retenir votre jet d’urine, lors de la miction. En effet, lorsque vous faites ce qu’on appelle familièrement un « stop pipi », vous mettez à contribution votre muscle PC.
Le muscle pubo-cocyggien joue un rôle important dans l’éjaculation. En effet, sa contraction par saccades déclenche l’expulsion du sperme. En apprenant à mieux contrôler ce muscle, à le contracter avant le point de non-retour, il serait donc possible d’après les Taoïstes de retarder l’éjaculation.
L’injaculation nécessite également d’avoir recours à un point de compression. Ce dernier, appelé parfois « point Jen-Mo » ou « point Hui Yin », se situe entre l’anus et le scrotum. Il suffirait de le presser fermement durant quelques secondes, à l’approche du point de non-retour, pour empêcher l’éjaculation de se produire.

L’objectif est en réalité de « bloquer le sperme », de l’empêcher de se diriger vers l’urètre.
Le liquide séminal n’étant pas expulsé, il reste « bloqué » à mi-chemin, au niveau de l’ampoule du canal déférent. Celle-ci se situe juste avant la jonction avec la vésicule séminale, c’est-à-dire en amont des canaux éjaculateurs.

En complément, certaines techniques de respiration sont conseillées pour réaliser correctement l’exercice.
Parmi elles, on retrouve la respiration ventrale. Elle consiste à inspirer par le nez en gonflant le ventre et à expirer lentement par la bouche, en chassant un maximum d’air de l’abdomen.
Quels seraient les bienfaits de cette méthode ?
L’un des avantages de l’injaculation serait de prolonger la durée de l’acte sexuel. En stoppant le processus éjaculatoire tout en maintenant l’érection, l’homme pourrait offrir à sa partenaire un rapport plus long. En temps normal, éjaculer signe la fin du coït. C’est physiologique. En « contournant » ce réflexe, il serait donc possible de durer plus longtemps au lit.
L’injaculation est aussi présentée comme un moyen d’obtenir plusieurs orgasmes consécutifs. En effet, l’éjaculation n’a pas lieu, mais l’orgasme, lui, est bien atteint : c’est « l’orgasme à sec ».
De plus, en l’absence d’éjaculation, la période réfractaire est évitée. L’érection est conservée et le pénis reste sensible aux stimuli sexuels. Cela laisserait donc la possibilité de remettre le couvert et de profiter à nouveau des plaisirs de l’orgasme.
Pour les adeptes du taoïsme (philosophie chinoise), l’injaculation permettrait également de gagner en vitalité. L’éjaculation est en effet connue pour s’accompagner d’un état de fatigue, lié à une chute soudaine de la tension sexuelle. Dans la doctrine tantrique, il est donc recommandé de ne pas éjaculer trop souvent afin de conserver un taux de testostérone élevé et, ainsi, de préserver son énergie vitale.
Quels sont les dangers de l’injaculation ?
À ma connaissance, aucune recherche scientifique ne s’est intéressée aux risques de l’injaculation. Les rares témoignages de praticiens de santé que j’ai pu recueillir sur le web divergent.
Certains affirment que l’injaculation est totalement inoffensive. Le seul risque réel de cette pratique sexuelle serait donc d’échouer par manque d’entraînement.
D’autres cependant disent que le reflux de sperme provoqué par l’injaculation pourrait, dans certains cas, entraîner des congestions au niveau du bas ventre, voire des inflammations des canaux référents ou de la prostate (déférentite ou prostatite).
Quoiqu’il en soit, la majorité des professionnels s’accorde à dire que l’injaculation devrait rester une pratique ponctuelle.
Mon avis sur l’injaculation
Je me répète, je n’ai jamais pratiqué l’injaculation. Je ne remets donc pas en cause la faisabilité de la chose. Peut-être que c’est possible.
Ce dont je suis sûr en revanche, c’est que pour 99% des éjaculateurs précoces, cette méthode ne fonctionnera pas. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
La 1ère raison, c’est qu’elle repose sur une contraction du muscle PC. Or, comme je l’ai dit ici, pour prolonger la durée d’un rapport sexuel et ne pas éjaculer trop vite, la clé réside dans la DÉTENTE musculaire. On ne bloque pas le sperme comme on bloque le jet d’urine. Ça ne fonctionne pas comme ça.
La 2ème raison, c’est qu’en concentrant toute son attention à empêcher son éjaculation, on accentue son stress, son angoisse de performance, ce qui, justement, mène tout droit à l’éjaculation précoce.
La 3ème raison, enfin, c’est que la médecine conventionnelle manque de recul sur le sujet. Ce qui ne fait qu’accentuer mes réserves.
Encore une fois, je ne peux que vous recommander d’investir votre temps de manière intelligente, en suivant une véritable thérapie dispensée par un sexologue. Comme celle que proposent les deux sexologues Alexandra Subin et Pascal de Sutter.
Dernière mise à jour le 05/08/2021.
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